- trouver la navette qui nous conduira au plan d'eau
- trouver la boulangerie qui nous fournira des pains au chocolat
Parce que les France, en plus d'être la compétition la plus importante de l'année, celle pour laquelle l'équipe s'entraîne depuis septembre, c'est avant tout une super ambiance, avec en vrac :
- le bruit des clés de 10 qui serrent les boulons
- les exclamations des collégiens et lycéens tout excités d'être là (comme nous en fait, mais en plus jeunes et avant d'avoir mué)
- l'effervescence de tous ces gens qui s'agitent autour de leur bateau, pour faire les derniers réglages, les dernières vérifications, avant la course tant attendue
- la voix du speaker, perché dans la tour d'arrivée, qui s'égosille et écorche le nom des équipes ("école supérieure de commerce paris")
- les bouées qui s'alignent à perte de vue pour tracer les lignes d'eau
- la sieste à l'Etap Hotel, de préférence collés au radiateur
- le petit teneur de bateau qui s'exclame "ça glisse gavé !" (et avec l'accent s'il vous plaît)
- la pluie qui tombe sans discontinuer sur le carbone des bateaux, sur les parapluies, sur nos sweats, partout
- le public qui encourage son équipe près de l'arrivée
- les discussions sans fin sur qui on aura comme concurrents à telle ou telle qualif, et quelle ligne d'eau serait la meilleure
- le lever à 6h30 pour s'entraîner avant le début des courses
- les rameurs qui salivent devant leur plat de pâtes à la cantine Sodexo (parce que rien ne fait plus plaisir à un sportif que des féculents avant l'effort)
- les coaches qui suivent leur rameurs en vélo sur la berge, en pédalant à toute vitesse pour ne rien manquer, et hurlent des encouragements (que les rameurs ne peuvent pas entendre dans le vacarme ambiant, mais là n'est pas la question)
- les barreurs qui crient dans la cox box, pour couvrir la voix du barreur de la ligne d'eau voisine (les barreurs aussi se font des compètes entre eux)
- les rameurs qui s'écroulent sur leur rame à la fin des 1000m, tout essoufflés, et attendent avec inquiétude que le speaker annonce les noms des vainqueurs (car cela se joue souvent à quelques dixièmes de secondes)
- le brief des coachs juste avant d'embarquer, les dernières consignes, la stratégie à adopter, les erreurs à ne pas commettre, parce qu’après on sera (presque) seuls sur l'eau
- les batailles de regards quand on croise les équipes concurrentes à l'échauffement
- l'excitation quand la barreuse crie "enlevage" parce qu'on sait qu'il ne reste que 250m avant la fin de la course...
Les rameurs ont dû se surpasser pour faire le meilleur temps possible et s'inscrire en haut du classement. Le 8 masculin s'est ainsi qualifié en passant devant Polytechnique avec 12 centièmes d'avance (cela s'est joué à une boule !) et termine 5ème de la finale. Les filles sont 4ème, et remportent donc la Coupe des Grandes Écoles.
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le 8 féminin ESCP Europe vainqueur de la Coupe des Grandes Écoles (de gauche à droite : Cécilia, Fanny, Elena, Loreline, Marie, Mathilde, Marion, Lise et Alice) |
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le 8 masculin ESCP Europe se classe 5ème des championnats (Guillaume, Nicolas, Cyril, Louis-Félix, Adrien, Alexis, Jérémy, Matthieu et Émilie à la barre) |
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l'ESCP Europe à quelques centièmes devant l'X |
Après les finales, le dimanche soir, tout le monde a démonté les bateaux en vitesse (il pleuvait toujours à verse), les abords du lac se sont vidés. Les rameurs ont troqué leur combi humide contre un jean, et ont pris le car qui allait les ramener à la vie normale : Paris, les partiels, les vacances, les stages, etc.
Les France, c'était déjà fini.
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